Raya Corry-Fitton est venue à Moscou pendant un an après avoir obtenu son diplôme universitaire en Grande-Bretagne, où elle a notamment étudié le russe. À Moscou, elle travaille comme administratrice dans une école de langues.
Je dois avouer que, malgré tous mes efforts, je n’ai pas encore réussi à lire un seul livre en russe. En revanche, je lis régulièrement des journaux en russe. Notamment le journal Metro, qui est distribué gratuitement dans le métro de Moscou. Bien sûr, Metro n’est pas ce que l’on pourrait appeler une lecture intellectuelle, mais tous les articles sont courts et écrits dans un langage simple – juste ce qu’il faut pour les étrangers qui luttent contre les épines de la langue russe pour la maîtriser parfaitement.
Récemment, j’ai lu un article dans ce journal qui cite les impressions négatives de la Russie et des Russes exprimées par des touristes étrangers. La critique numéro un était que les Moscovites s’habilleraient mal et ne seraient pas à la mode. Cela m’a beaucoup surpris. Est-ce que ce sont les Russes qui s’habillent mal ? J’ai mes propres griefs à l’égard de la Russie, de la corruption au traitement de certains membres de la société, mais il ne me viendrait jamais à l’esprit d’accuser les Moscovites de ne pas savoir s’habiller correctement. C’est particulièrement vrai pour les femmes russes. Elles accordent énormément d’attention à leur apparence, bien plus qu’en Europe occidentale.
La beauté des femmes russes
Lorsque je suis arrivée en Russie, j’ai tout de suite été frappé par le nombre de belles femmes dans le métro, habillées comme si elles se rendaient à un événement social. Pourtant, elles ne pouvaient pas s’y rendre à 9 heures du matin. Chaussures à talons aiguilles laquées, maquillage intégral sur tous les visages de plus de 14 ans, tenues aux couleurs vives. Peut-être que toutes les personnes présentes dans ce wagon souterrain se rendent à un mariage », ai-je émis l’hypothèse.
Comme toutes les filles, j’aime m’habiller, mais en Grande-Bretagne, nous ne nous donnons tant de mal que pour les grandes occasions. S’habiller pour une fête est très intéressant parce que cela n’arrive pas tous les jours. Et je n’ai pas le temps de consacrer une heure à ma toilette matinale. En outre, je n’ai pas beaucoup de beaux vêtements. Et si je les porte tous les jours, ils perdront rapidement leur aspect présentable.
Il est même effrayant d’imaginer le pourcentage du budget que la femme russe moyenne, entre 20 et 40 ans, consacre à sa garde-robe. Les vêtements de qualité ne sont pas bon marché en Russie, et les vêtements de qualité médiocre sont presque aussi chers. En général, les femmes russes sont naturellement belles et conservent longtemps leur taille fine et leur charme. Elles peuvent donc se permettre de se reposer sur leurs lauriers et d’accorder moins d’attention à leur apparence.
Pourquoi sont-elles si belles et bien habillées?
Alors pourquoi font-elles tant d’efforts pour être à leur avantage ? Consacrent-elles autant de temps et d’argent aux boutiques et aux salons de beauté ? Peut-être est-ce parce que tout le monde a l’air glamour – vous devez rivaliser avec une foule de beautés comme vous pour attirer l’attention des hommes ? Ou peut-être s’agit-il d’un moyen d’épanouissement personnel – par le biais des talons aiguilles et du décolleté ? Quoi qu’il en soit, je doute que le féminisme triomphe bientôt en Russie. Dès que je sors dans la rue en baskets, j’attire immédiatement le regard apitoyé, voire narquois, des Moscovites.
Je ne cesse de m’étonner de l’image moscovite typique : un homme banal, bedonnant, menant une belle femme sous le bras, comme si elle sortait d’un défilé de mode. Je pense que les hommes russes sont gâtés par leurs petites amies, par leurs efforts excessifs pour se maquiller. Les hommes russes s’attendent à ce que, même à la maison, après une dure journée de travail, une femme soit impeccable. Mon petit ami russe me disait que je faisais toujours semblant de ne pas me maquiller pour lui. Pourquoi devrais-je faire semblant ? Il sait déjà qui je suis sans les couches de maquillage et les vêtements de luxe. Et de toute façon, j’ai d’autres chats à fouetter que de me préoccuper de mon apparence.
